brainslave.blog4ever.com

Brain Slave

Prologue 1 : Le coeur du santal [5/8]



 

     L'aiguille descend en flèche et atteint presque le zéro du cadran.
-"Arrêtons nous faire le plein d'essence avant de tomber en panne", demande Suleyman
en montrant une station du doigt.
"N'oubliez pas que nous devons rester discret, évitons de nous faire remarquer."

Djeffh se gare au niveau de la première pompe à essence, derrière une vieille voiture, de
laquelle descend un homme âgé.
-"J'en ai pour un moment jeunes gens, ma charrette a très soif !" dit gentiment le vieillard
en les voyant arriver.
"Laissez votre voiture, je vous ferais le plein."
Djeffh le remercie d'un signe de la tête et marche en direction d'un bâtiment, puis entre dans un magasin.
Shrila le rejoins, ils se regardent et se sourient.
Une dame d'une quarantaine d'années est au comptoir et discute avec un enfant, qui tient
un sac en plastique remplis de croissants dans ses mains.
Djeffh contourne le rayon alimentaire, il avance dans le rayon des vêtements,
jette un coup d'œil rapide aux vestes, puis aux pantalons. Il s'approche d'une étagère à côté
d'une grande vitre sale et rayé, où sont entreposés des figurines en porcelaines.
Djeffh semble captivé par la qualité de ses dernières, très réalistes, et finement
travaillées. Au moment de partir, il lève les yeux vers la vitre et remarque une troupe de
gardes qui s'approche du magasin, il s'accroupit et accourt vers Shrila, la prend par le
bras de force, et l'entraîne dans l'arrière-boutique.
-"Ne fais aucun bruit", dit Djeffh à voix basse.
Les gardes entrent dans la boutique, l'un d'eux sort une arme, un autre
s'avance vers la vendeuse au comptoir. Il lui lance un regard mauvais et lui demande
brutalement :
-"Nous cherchons un groupe de trois personnes, deux hommes et une femme, vous avez reçu
ce genre de visiteur ?"
-"Oh. Non je suis désolée, je n'ai rien remarqué, messieurs."
Le garde tourne la tête vers ses collègues, puis poursuit la discussion :
-"Il vaudrait mieux pour toi que tu ne nous ai pas mentis, catin, ou je reviendrais
personnellement pour te faire un joli trou dans la cervelle". Il colle le viseur de son colt
sur le front de la magasinière :
-"BAM !"
Elle s'accroupit au sol :
-"Je n'ai rien vue je vous le promet !" répond t elle, apeurée.
Les gardes sortent de la boutiques, en riant.

Shrila n'en croit pas ses yeux :
-"Ils sont vraiment prêt à tout pour nous retrouver...", elle sanglote.
Djeffh la prend dans ses bras.
-"Ils ne te feront rien... Je promet de te protéger."
-"Et... S'ils ont déjà détruis le village?"
-"Ils sont à notre recherche, je doute qu'ils y soient rester après notre fuite..." répond
Djeffh, en essayant de se convaincre lui même.

Après quelques minutes ils sortent de la boutique et court rejoindre la voiture, Suleyman
s'approche d'eux, et demande :
-"Vous allez bien? Ils vous ont vus?"
-"Non... Non." répond Djeffh.
-"Bien. Nous devons trouver des armes. J'aimerais ne pas avoir à m'en servir, mais la
situation nous y obligera certainement.". Il lui confie les clefs.
"Partons."
Shrila prend la place arrière, derrière le siège passagé.
Suleyman contemple une dernière fois les alentours, remonte sa ceinture et entre dans
la voiture.
Djeffh démarre le véhicule.

Le capitaine indique le chemin a emprunter, ils contournent Lodz et suivent une longue route menant à Zgierz, environ dix kilomètres plus loin.
-"J'habite à 3 rues du bourg, prend la petite allée, juste là" montre Suleyman d'un geste du
bras.
Ils arrivent dans le centre ville, ou les bâtiments semblent assez vieux. Le chemin
de goudron est très abîmé par endroit et des trous encore visibles ont été comblé par
de la terre et du sable.
-"C'est cette maison, celle avec les 3 étages."
Djeffh gare le véhicule sur une petite place devant le bâtiment.
Suleyman descend le premier :
-"En tant qu'ex capitaine, j'ai mon arsenal personnel. Armes de poing, fusil d’assaut, fumigène..."
Alors que le jeune homme s'avance pour entrer dans la maison, le capitaine attrape Djeffh par le bras:
-"Non, j'entre seul, laisse le moteur tourner. Je prend de quoi nous défendre et on
repart."

Suleyman ouvre la porte, il parait stressé, soupire, puis entre.
Djeffh, installé dans la voiture, est pensif. Il lève les yeux vers le rétroviseur central, et
observe Shrila, qui semble fatiguée, épuisée et dépassée par les événements.
Le futur de leur relation est incertain, ce qui inquiète Djeffh, qui ne veux la perdre a
aucun prix, il s'imagine même pouvoir tuer pour elle, pour la rendre heureuse, il se sent
prêt à tout.

Le silence s'installe.
Soudain, un coup de feu retentit à l'intérieur, et des cris de terreur transpercent le calme.
Djeffh se tourne vers l'entrée du bâtiment, Shrila est paniquée :
-"Que se passe t'il?!"
Il ne sait quoi répondre.
Suleyman sort de la porte principal en courant, avec un grand sac, il ouvre la porte
passager, balance le sac à l'arrière, entre dans le véhicule et claque la porte :
-"Fonce ! Fonce ! Fonce !!", hurle le capitaine à Djeffh qui démarre et accélère à fond.
Le crissement des pneus sur le vieux goudron, puis le silence reprend place dans la voiture, seul la respiration de Suleyman se fait entendre.
-"Que... Que s'est il passé à l'intérieur?", interroge Djeffh.
-"Tu te souviens, quand je t'ai dit que l'on devrait peut être tuer pour sauver notre peau?
On est seul contre tous désormais...".
Djeffh acquiesce.
Le capitaine se tourne vers Shrila :
-"Hé ma grande? Ça va aller. Ne t'inquiète pas. Je sais que c'est dur..."
Elle baisse le regard, les yeux encore plein de larmes.
-"Prend le sac, regarde à l'intérieur, tu veux bien?"
Shrila s’exécute.
Le sac est en laine, probablement tricoté à la main, et assez ancien, en mauvais état.
-"Ouvre le, il y a une poche à l'intérieur, avec une petite boîte en cartons."
-"Opioïdes?"
-"Oui. C'est celle ci. Merci."
Suleyman prend la boîte, et en sort un tube, avec des comprimés blanc. Il en met un
dans sa bouche, les mains tremblante. Il respire et penche la tête en arrière, puis l'avale.
-"Ce sont des médicaments?", questionne Shrila, intrigué.
Il respire quelques secondes, encore tremblant :
-"En quelques sorte. C'est... Contre la douleur."
-"Tu as mal quelque part? Tu t'es blessé?"
-"Ne t'en fais pas pour moi Shrila, ça va aller.", rassure t'il en souriant à la jeune fille.
"Ce qui compte pour le moment, c'est de s'éloigner le plus possible de Pabianice et de
Lodz. Je connais un endroit, dans la campagne, on y sera tranquille, pas de voisins à moins de deux cents mètres autour, et il y a un jardin avec largement de quoi vivre."

L'après midi passe, la nuit est tombé. Deux heure du matin.
Djeffh commence à sentir la fatigue l'envahir :
-"Repose toi, je vais conduire." dit le capitaine.
Les deux hommes descendent de voiture, Djeffh remercie Suleyman. Il s’apprête à prendre la place
passager et remarque qu'à l’arrière de la voiture, Shrila s'est assoupie, Djeffh décide 

finalement de monter derrière, à côté d'elle.
Il s'installe doucement, et essaie de ne pas la réveiller. Le capitaine démarre et ils
poursuivent la route.
Djeffh observe le visage de la jeune femme pendant de longues minutes, il se remémore
tout ce qui leur est arrivé depuis leur rencontre.
Et puis il y a ce souvenir du passé lointain, qui remonte sans cesse à la surface. Cela le
hante, le fait réfléchir, et il ne comprend pas ce que tout ceci signifie, ce qui l'agace.
Il finit par s'endormir.

Les heures passent. Djeffh se réveille à l'aube, Shrila et allongée dans ses bras. La
voiture est arrêté et Suleyman n'est plus là. Il regarde dehors et observe un grand terrain,
avec de hautes herbes et au loin une vieille maison en briques rouges claires, dont la façade est légèrement abîmée par le temps, et avec un toit construit en bois. Djeffh soulève Shrila délicatement, et sort du véhicule. Il regarde autour de lui, et voit Suleyman qui lui fait signe de la main :
-"Par ici!"
Il s'avance vers lui, en évitant les nombreuses flaques d'eau au sol.
-"Comment va tu ce matin? Je n'ai pas voulu vous réveiller. C'est un peu la campagne
profonde ici, mais on devrait bien s'y plaire."
Djeffh regarde partout aux alentours, observe, comme pour repérer le moindre détail.
-"Quand Shrila se réveillera... Il faudra que je lui parle... Juste elle et moi."
-"D'accord. Est ce que cela a un rapport avec moi? Tu peux me parler tu sais."
-"Ça n'a rien à voir avec toi. C'est... Entre elle et moi."
-"Bien. Va donc réveiller la demoiselle. Je vous attend à l'intérieur."

Djeffh retourne à la voiture, et s'assied à côté de Shrila, l'observe à nouveau, subjugué
par sa beauté.
Elle commence à bouger, ouvre les yeux et remarque Djeffh, qui la regarde
intensément. Elle s'étire et lui demande d'une voix fatiguée :
-"Qu'y a t'il?"
-"... Ton prénom... a bien été choisit...", Djeffh rougit.
-"Tu crois?" répond elle en souriant, puis elle poursuit
"Nous sommes arrivé?"
Djeffh acquiesce. Alors qu'elle s'apprête à sortir de la voiture, il la retient par le bras, et
baisse la tête.
-"Shrila... Je... J'ai quelques chose à te dire."
Elle se réinstalle face à lui, et le regarde dans les yeux :
-"Dis moi?"
-"Tu te souviens au village... Tu m'as demandé... Mes souvenirs, ce que je sais du
passé..."
-"Hum? Tu ne t'en souviens plus, c'est ça?"
-"Oui... Mais, quelque chose tourne en boucle dans ma tête... Quelque chose que je
ne comprend pas, pourtant ça me fait mal..."
-"Raconte moi. Je peux t'aider."
Il acquiesce, ne trouvant pas les mots, réfléchit quelques secondes.
-"Je... J'ai eu un accident. En voiture. Je ne sais plus quand, ni comment c'est arrivé... Ça
me rend triste à chaque fois que j'y pense... Est ce que j'ai tué...? Il y avait une personne
dans la voiture, avec moi... Des flaques de sang, de la douleur, quelqu'un à souffert..."
Shrila est touchée par cet aveux. Elle peut sentir la douleur qu'endure Djeffh.
Elle le prend dans ses bras, ne sachant quoi lui dire, malgré sa volonté de l'aider. Elle le
sent trembler.
-"Et si je ne suis qu'un criminel? Les seules choses dont je me souviennent, ce sont des
meurtres, du sang et de la souffrance..."
-"Tu es quelqu'un de bien... Je le sais. Tu as du mal à te contrôler... Tu te sens seul et
abandonner... Mais je t'aiderais. Un jour tes souvenirs reviendront... Et je serais là pour
toi.", dit elle à voix basse.

Djeffh apprécie ce moment. Lui même sais qu'il ne peu plus rester seul. La solitude le
tue, mais pourtant, il sais aussi que Shrila a raison : il n'arrive pas à contrôler ses
émotions.
Et ces émotions, qu'il découvre, sont peut être dangereuse pour lui, mais surtout pour
les autres. Djeffh s'interroge, se questionne lui même : ne suis je qu'une bombe à
retardement?
Cela le terrifie.

 

Après quelques instants silencieux, ils se décident à sortir de la voiture et à rejoindre
Suleyman.
Ils traversent le champ de fleurs et de hautes herbes. Arrivé à la moitié du
chemin, Djeffh s’arrête devant 3 grands arbres fins, et les observent, se demandant ce
qu'ils peuvent être. Shrila le rejoins et remarque à son tour l'étrangeté de ceux-ci.
Finalement, ils poursuivent leur route et arrivent devant la vieille demeure où les attends
Suleyman. C'est une ancienne maison de briques et de bois, sans doute construit par des amateurs, et on remarque facilement des défauts de fabrications, l'intérieur est fait de bois, comme un chalet.


En entrant, on remarque un grand espace vide, les mur en bois fait de planches épaisse se tordent, se replis sur elles même et se décollent par endroits, et l'on peut aisément remarquer le bricolage manuel effectué pour réparer les dégâts, rafistolés avec des câbles de fer ou renforcés par des planches cloutés.

Dans un coin une petite table ronde sur lequel sont posés trois assiettes, des couverts et des gobelets en verre rayés.
-"J'ai préparé de quoi manger, je ne suis pas vraiment un bon cuisinier, je suis même
plutôt mauvais, mais ça nous donnera de l'énergie.", dit Suleyman, avant de se mettre à genoux :
"Fiou... Bon sang j'ai très chaud, je crois que l'été va être difficile".
Djeffh et Shrila se regardent, étonnés :
-"Sul', tu vas bien? Il fait plutôt frais dans cette pièce.", demande la jeune fille, inquiète.
Le capitaine se relève :
-"Ne t'en fais pas, j'ai peut être un peu de fièvre, ça passera. Mangez, je vais m'occuper
de remettre le jardin au propre, vous m'aiderez cet après midi, on va remettre cet endroit
en état."
Il sourit, puis entre dans une pièce où sont entreposé deux tables l'une sur l'autre derrière la cuisine, et où il récupère des outils de jardinages, dont un râteau cassé en deux.

Le soleil s'illumine, masqué par moments de quelques nuages.
Djeffh, sur le seuil de la porte, admire ce magnifique ciel bleu, synonyme d'un renouveau
pour lui. Il s'imagine, pourquoi pas, rester dans cette petite maison de campagne. Cet
endroit, plutôt sale, et triste pour le moment, mais habité par un certain charme,
pourrait, avec leurs efforts et cette envie d'un lieux de paix, motivé par ce souhait de
protéger Shrila, devenir un petit paradis.
Djeffh est conscient de cela, et veut tenir cette promesse qu'il a faite à son amie.

Le jeune homme marche quelques pas sur le chemin de terre en continuité de la maison,
et rejoins Suleyman, accroupi dans un grand carré de terre, plantant des graines dans le
sol.
-"J'ai beau adorer jardiner, je m'y perd. Ces graines là... Je n'ai pas la moindre idée de quel plante il s'agit. Ce sera un miracle si j'arrive à faire pousser quelque chose."
explique le capitaine, le voyant arriver.
Djeffh s'accroupit, et plonge sa main dans sa poche. Il en sort une petite pochette, et
demande :
-"J'ai des graines de Santal... Tu crois qu'on pourrait en faire pousser?"
-"Certainement. Je ne connais pas beaucoup cette plante, mais on peut essayer."
Djeffh prend délicatement trois graines qu'il tend à Suleyman.
Les deux hommes passent une bonnes partie de l'après midi à arracher des mauvaises
herbes, embellir le jardin et ses environs, pour rendre l'endroit plus charmant.
En début de soirée, Shrila les rejoins, avec une sorte de corbeille en vieux bois tissé,
elle s'approche d'eux :
-"Le jardin est magnifique maintenant. J'ai fouillé un peu la maison, et j'ai trouvé
beaucoup de choses intéressante."
Elle prend un pull fin dans la corbeille:
-"J'ai trouvé ces vieux vêtements que j'ai lavé. Djeffh, tu devrais mettre celui ci, ton
débardeur est vraiment sale !" dit elle en souriant.
Elle lance le pull de laine noir à Djeffh, puis s'approche du capitaine pour lui demander :
-"Sul', ça ne te dérange pas au moins? Mon comportement est peut être un peu
irrespectueux, c'est chez toi après tout."
L'homme lève la main, signe de son accord, et lui sourit.

Le soir tombé, ils passent à table, mangent ensemble. Alors que Suleyman est plutôt
bavard, on peut facilement se rendre compte que Djeffh est ailleurs, aspiré par ses
pensées.
-"Vous savez, quand j'étais gamin, ma mère, mon grand frère et moi avons vécu ici. Nous
avons rendu folle notre mère avec toutes les idioties que nous avons pu faire. Je me
souviens d'une fois où nous avons volé un vieux tracteur, un paysans l'avait laisser sur la
route, avec le moteur allumé, sans doute qu'une envie pressante l'avais obligé à
s'absenter quelques minutes. Mon frère n'a même pas réfléchit deux secondes. Le taco
à finit sur le dos après seulement trois minutes, un véritable exploit, mais seulement
jusqu'à ce que le propriétaire arrive, ébahi mais surtout fou de rage, et nous course sur plus d'un kilomètre avec sa ceinture à la main !".

La bonne humeur s'installe dans la pièce et ils terminent la soirée calmement en
discutant du passé, en racontant quelques anecdotes, et en sirotant un verre de bière.
La nuit arriva très vite et ils décident de s'en aller dormir assez tôt.
Suleyman explique :
-"Demain, j'ai beaucoup de chose à faire. Je dois récupérer de quoi manger, et diverses
outils de "confort", dans une vieille supérette à quelques kilomètres. J'aurais besoin de tes
muscles Djeffh, pour porter des bouteilles de gaz. Shrila, il y a un long chemin derrière le
champs avec des pousses de baies, des mûres et des arbres fruitiers. J'ai remarqué ton
intérêt pour la nature. Si tu le souhaite, vois ce qu'il y a de bon à récupérer, et arrache les
fruits pourris. Ça sera une journée chargée !"

Il leurs demande de le suivre à l'étage :
-"Il n'y a que deux lits dans cette maison. Le lit double est ici, vous allez tous les
deux dormir là et je prendrais la chambre en bas."
Shrila est visiblement gêné par la situation mais acquiesce.
Le capitaine les laisse entrer dans la chambre, puis redescend rejoindre la sienne.

La jeune fille s'avance vers la fenêtre et ferme les vieux volets en bois.
La chambre est étonnement propre et rien ne semble abîmé, contrairement au reste de
la maison, frappé par les rouages du temps.
Elle se tourne pour demander à Djeffh, en le regardant droit dans les yeux :
-"Ça ne te dérange pas de dormir avec moi?"
Le jeune homme rougit.
-"Non... Non. Pourquoi cette question?"
Elle lui sourit, puis lui dit :
-"Tourne toi, je vais me changer, ne regarde pas, hein !"
Djeffh est intimidé, et s’exécute, encore plus rouge.
Il s'assied sur le lit, tête baissé. En relevant les yeux, il remarque le reflet de la jeune fille
dans la vitre, et son cœur s'emballe à la vision des formes de Shrila, à la vision de son
corps magnifique. Les courbes de ses hanches sont d'un arrondis parfait, sa peau irréprochable et ses allures de princesse, Djeffh est comme envoûté, paralysé, et alors que la jeune fille se tourne pour prendre ses sous-vêtements posé sur l'oreillet du lit, il baisse la tête, ne se sent plus capable de résister à son charme, son aura intense et sa gestuelle de déesse.

Toutes ces émotions nouvelles viennent, une fois de plus, mettre Djeffh en transe, il a perdu le contrôle de lui, mais cette fois pas à cause de la colère, non, à cause de ce qu'il ressent pour la jeune fille.

Les deux s'allongent, chacun à un bout de lit, comme s'ils se repoussaient. Djeffh, le cœur
encore battant, se tourne sur le dos, les yeux grand ouvert. Il regarde le plafond, et prend
la parole, de tout son courage :
-"Shrila... Je..."
Elle se tourne à son tour, puis répond :
-"Tu... n'est pas obligé de le dire. Je sais que c'est dur pour toi."
-"Je t'aime."
Un silence s'installe dans la chambre, et Shrila, la gorge nouée, une larme lui montant à l'œil, répond :
-"Djeffh, je le sais. Et moi aussi, je t'aime."
Elle le prend dans ses bras, son cœur s'emballe encore plus. Il remarque cette petite larme sur sa joue :
-"Tu est triste?"
-"Non, pas du tout. Au contraire."
Shrila rapproche son visage de Djeffh, prête à l'embrasser, et pour la première fois depuis leur rencontre, son corps ne se sent pas obligés de la repousser.
Le moment est intense, Djeffh comprend ce qu'est l'amour, pour la première fois depuis son réveil dans la grange. Ce qu'il recherche depuis tant de temps, ce n'est que ça. L'affection d'une autre personne.

Il l'accepte.

A partir de ce moment, il sait que tout va changer pour lui. Tout va changer, et dans le bon sens.

 

 




16/02/2014
15 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Loisirs créatifs pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 215 autres membres